Lutte contre le paludisme le 6eme plan stratégique national pour renforcer la prévention et la prise en charge de la maladie /

Lutte contre le paludisme le 6eme plan stratégique national pour renforcer la prévention et la prise en charge de la maladie

Publié le 26 Apr 2024  

Il a été dévoilé en après-midi du 25 avril 2024 par le Ministre de la Santé Publique le Dr MANAOUDA Malachie. C'était au cours de la déclaration de presse faite au Centre de Coordination des Urgences de Santé Publique.

Le 6ème Plan Stratégique National de lutte contre le paludisme vise à *assurer un accès universel et équitable aux interventions les plus efficaces de prévention, prise en charge du paludisme, à un coût abordable à toutes les populations camerounaises, y compris les plus vulnérables et défavorisées, Un montant d'un peu plus de trois cent trente -six  milliards neufs cent cinquante Cinq millions quarante quatre mille trois cent cinquante francs Cfa est nécessaire pour sa mise en œuvre. À ce jour, les prévisions font état de ce que seulement 149 983 394 010 de francs CFA sont mobilisés.

Le gap financier pour la lutte contre cette maladie pour la période 2024-2028 s'élève à plus de 186 milliards de Fcfa, représentant 55 % des besoins exprimés. Aussi, l'analyse de ces données chiffrées et le volume du gap à combler soulignent la nécessité de poursuivre la mobilisation des financements, aussi bien au niveau local qu'auprès de nos partenaires a déclaré le Dr MANAOUDA Malachie.

Le financement de la lutte contre le paludisme au Cameroun va permettre d'assurer la disponibilité des intrants à tous les niveaux, pour une prise en charge efficace et rapide de tous les cas confirmés du paludisme, non seulement dans les formations sanitaires (Fosa) , mais également en communauté (via les agents de santé communautaire polyvalents).

Un appel est donc lancé aux prestataires des soins, à délivrer des services à toutes les populations sans discrimination, en tenant compte du genre et en toute équité. Tout ceci dans le strict respect des directives de même que des politiques de gratuité pour les couches les plus défavorisées, que sont les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, suivant l'offre du panier de soins retenus dans le cadre de la phase 1 de la Couverture Santé Universelle (CSU).

Selon les données rapportées par les Fosa du pays, au cours de l'année 2023,  2 977 754 cas de paludisme confirmés ont été enregistrés représentant ainsi 28 % de motif de consultations. 1 243 053 hospitalisations étaient dûes au paludisme. Les décès dûs à cette maladie au cours de la même année sont au nombre de 1756 soit 7 % de tous les décès. Ces données indiquent une tendance à la baisse par rapport à la situation des années précédentes. Le nombre de décès notamment a connu une diminution de 2022 à 2023 de l'ordre de 29 %. En rappel, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les groupes cibles les plus affectés par le paludisme. 1200 cas de paludisme ont été enregistrés chez les enfants . Ces statistiques maintiennent le Cameroun parmi les 11 pays les plus touchés par la malaria.

Parmi les goulots d'étranglement qui plombent la prise en charge efficace de la maladie dans notre pays, notons l'utilisation insuffisante des MILDA par les ménages. Des enquêtes menées renseignent que seulement 68% des ménages disposant de ce moyen de protection l'utilisent effectivement. Il est aussi relevé l'utilisation insuffisante des services de consultation prénatale, ce qui limite l'accès au traitement préventif pour les femmes enceintes (elles sont 51 %  a recevoir au moins trois doses de traitement préventif intermittent). Par ailleurs, le recours tardif aux soins par les familles en cas de fièvre, le respect insuffisant des directives de prise en charge du paludisme par certains prestataires de soins, entre autres, complètent la liste des difficultés qui entravent la lutte efficace contre cette maladie endémique.

La croisade contre le paludisme se tient aussi dans un contexte marqué par l'émergence des résistances des moustiques aux insecticides, la circulation dans les pays voisins des nouvelles espèces d'anophèles envahissantes, en l'occurrence l'Anopheles Stephensis. Des éléments qui complexifient la lutte contre la maladie. Néanmoins, le pays ne compte pas baisser les bras et les efforts se poursuivent sereinement sur le terrain,  conformément au très hautes directives du Chef de l'État, Son Excellence Paul BIYA. C'est ce qui justifie la tenue de la dernière conférence ministérielle des pays les plus touchés par le paludisme à Yaoundé les 6 et 7 mars derniers. Un grand moment qui a abouti à la Déclaration de Yaoundé, avec pour  recommandations : de renforcer la volonté politique ;  d'assurer l'utilisation de l'information à des fins stratégiques ; de fournir les meilleures orientations techniques ; de renforcer la coordination de l'action multisectorielle, entre autres.

Avec la célébration ce 25 avril de la 17e édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme sous le thème "promouvoir l'équité en matière de santé, l'égalité des sexes et les droits humains", les Collectivités Territoriales Décentralisées sont encouragées à s'approprier les interventions sous directives communautaire, par l'accompagnement des activités des agents de santé communautaire polyvalents. De plus, le rôle du secteur privé, est prépondérant dans un souci de collaboration multisectorielle. Ce n'est qu'à une synergie d'actions que le pays pourrait venir à bout du mal, a laissé entendre le patron de la Santé Publique.

Marcelle Épée et Dorice Bilounga/Celcom/Minsanté.

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