Un pas décisif vient d’être franchi dans le domaine de la santé maternelle et néonatale au Cameroun. Le ministère de la Santé publique, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a procédé à la présentation officielle du cadre normatif actualisé de la formation des sages-femmes. La cérémonie s’est tenue le 14 mai 2025 à Yaoundé, dans la salle de conférence du ministère, sous la présidence du Dr Malachie MANAOUDA, Ministre de la Santé Publique, en présence de nombreux acteurs du secteur de la santé reproductive, des partenaires techniques et financiers ainsi que des représentants d’écoles de formation de santé.
Dans son discours, le membre du Gouvernement a souligné l’importance de cette réforme dans la lutte contre la mortalité maternelle, qui reste encore préoccupante malgré des avancées significatives enregistrées entre 2011 et 2018. Près de 4 000 femmes continuent de perdre la vie chaque année en donnant naissance. Le Cameroun s’est engagé à ramener ce chiffre à 140 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2030, conformément aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Une préface officielle, signée par le Ministre de la Santé publique, accompagne ce document, soulignant son importance stratégique et son caractère prioritaire dans le dispositif national de santé.
Le nouveau cadre normatif, fruit d’un travail mené par deux consultants avec un collège d’experts, vise l’amélioration continue de la qualité, de la performance et de l’harmonisation de la formation des sages-femmes au Cameroun. Il est désormais aligné sur les standards de la Confédération Internationale des Sages-Femmes (ICM) et le système Licence-Master-Doctorat (LMD).
Le document se décline en deux grands volets : les curricula de formation et les normes pédagogiques. Il précise les compétences attendues, les méthodes d’enseignement, les outils pédagogiques à utiliser, ainsi que les modalités d’évaluation. À l’attention des directeurs d’écoles de santé, le Ministre a lancé un appel à l’appropriation de ce référentiel devenu la norme nationale.
« Des sages-femmes bien formées peuvent couvrir jusqu’à 90 % des services de santé sexuelle et reproductive, et réduire de 45 % les complications obstétricales », a-t-il rappelé, insistant sur l’importance d’un personnel qualifié dans un pays où plus de 7,3 millions de femmes sont en âge de procréer.
Le Dr MANAOUDA a salué le soutien indéfectible de l’UNFPA dans la mise en œuvre de cette réforme, notamment à travers la mise à disposition d’équipements modernes, la formation des formateurs et le renforcement des capacités institutionnelles. D’autres partenaires comme la Banque Islamique de Développement, l’UNICEF ou encore le projet PETVISIDAME ont également été salués pour leur engagement.
Dans le prolongement de cette dynamique, un processus d’accréditation nationale des écoles de formation a été lancé. Une première cohorte de six institutions fera l’objet d’une évaluation rigoureuse par un groupe technique national, appuyé par des experts externes.
En clôturant la cérémonie, le Ministre de la Santé Publique a rappelé que former des sages-femmes compétentes, c’est aussi consolider les bases de la Couverture Sanitaire Universelle, priorité du Président de la République, Son Excellence Paul Biya. Il a exhorté tous les acteurs à faire en sorte que chaque femme puisse accoucher en toute sécurité, et que chaque enfant ait la chance de naître et de grandir en bonne santé.
Audrey Orock/Celcom/Minsanté
la santé, un avenir prometteur.
la vision de développement à long terme du Gouvernement est l’accession du Cameroun au stade de pays émergent aussi bien du point de vue économique qu’industriel à l’horizon 2035. Dans cette perspective, le rôle du secteur de la santé est fondamental dans la mesure où il ne saurait y avoir de développement sans une bonne santé des populations.