Son isolement géographique et la faiblesse de ses ressources économiques sont loin de constituer les seuls handicaps de la région de l'Extrême-Nord. Les multiples épidémies et autres problèmes de santé récurrents minent considérablement l'épanouissement des populations.
Après le succès des deux premières éditions, la campagne de santé organisée par les élites du Mayo-Tsanaga, avec pour principaux bénéficiaires les populations du département, revient cette année avec plus de détermination. En effet, à côté du « bon vieux » paludisme super résistant et qui demeure la première cause de mortalité au Cameroun, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans, plusieurs autres pathologies et fléaux sociaux ont fait de la région de l’Extrême-Nord leur terreau de prédilection, avec une quantité considérable de victimes au tableau, et une sérieuse incidence sur l´évolution socio-économique de la localité.
Invariablement, on pourrait citer parmi les plus récalcitrants, les maladies oculaires que sont le trachome et la cataracte, à l'origine de plus de 70% des cas de cécité enregistrés dans la région ; il y a également les maladies rhumatismales à l'instar de l'arthrose et des rhumatismes inflammatoires, très répandues et qui peuvent causer d'atroces douleurs ainsi qu'une invalidité considérable chez ses victimes ; de même, le taux de propagation des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) reste suffisamment inquiétant pour mériter que des spécialistes et professionnels s’y penchent avec minutie, pendant cette campagne. Rappelons tout de même que de nombreuses complications de pathologies curables menant très souvent au décès des patients, pourraient être mieux gérées dans cette partie du pays, si l'accès à la chirurgie avait été très tôt et un peu plus démocratisé. Aussi, la malnutrition reste un problème majeur de santé publique dans le Mayo-Tsanaga, particulièrement chez les femmes enceintes et les enfants.
Et c'est pour relever tous ces challenges sanitaires que les grands fils et grandes filles du département ont décidé de se mettre ensemble, conduits par le Dr Malachie MANAOUDA, pour s'associer à la dynamique gouvernementale qui vise à terme, l'amélioration toujours plus accrue, des conditions de vie des populations. Il sera donc question de soigner, mais surtout de sensibiliser les populations aux risques sanitaires auxquels elles s'exposent au quotidien, et de promouvoir des comportements préventifs.
Quelques détails incitatifs. Déjà à propos du Paludisme, il va falloir sensibiliser au moins 80% de la population aux messages de prévention, dépister et mettre sous traitement au moins 95% des cas identifiés, former quelques 500 relais communautaires et distribuer 50.000 moustiquaires imprégnées. Pour l'amélioration de la prise en charge des maladies oculaires, les professionnels s'engagent à améliorer la prise en charge des maladies oculaires avec l'organisation de dépistages visuels gratuits pour au moins 20.000 personnes, la projection d'au moins 500 interventions chirurgicales de la cataracte, avec une distribution d'environ 1000 paires de lunettes correctrices.
A ceci s'ajoute donc les problèmes de chirurgie qu'il faut résorber, avec un cap fixé à 500 cas d'interventions chirurgicales attendus. Les enjeux restent donc primordiaux pour les organisateurs de cette initiative.
CN/EAO