L'état des lieux de la manipulation des drogues illicites au Cameroun a été présenté au cours de la déclaration de presse du Ministre de la Santé Publique, le 11 juillet 2024. Occasion au cours de laquelle, le Dr MANAOUDA Malachie a dévoilé le Plan Stratégique National de Lutte contre les drogues, 2024-2030.
La déclaration de presse du Ministre de la Santé Publique marquait la clôture des activités de commémoration de la 37e édition de la Journée Internationale contre l'Abus et le trafic de Drogues au Cameroun, sous le thème : "les preuves sont claires : investir dans la prévention". Aussi, l'orateur a saisi cette occasion pour présenter la situation de l'abus et du trafic illicite des drogues au Cameroun.
De manière générale, les données disponibles laissent entrevoir que les prévalences annuelles sont respectivement de 72,4% pour le tabac fumé, 72,4% pour le cannabis fumé, 79,3% pour les boissons alcoolisées et 50,5% pour tramadol. Pourtant, les conséquences de la consommation de ces substances sont graves. Elles vont des troubles mentaux aux problèmes somatiques. Il est tout aussi judicieux de considérer les impacts socio-économiques significatifs dans les communautés touchées.
Toutefois, le nombre de patients demandeurs de soins dans les Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) est en nette augmentation dans les trois régions du Cameroun où sévissent des crises sociales (Extrême-Nord, Nord-Ouest et du Sud-Ouest). Selon les chiffres du CNLD, en 2023, les CSAPAs ont reçu 2057 patients parmi lesquels 1125 nouveaux cas.
L'analyse des données recueillies renseigne que la tranche d'âge de 19-32 ans est la plus exposée, que 96% des cas recensés sont célibataires, que 68% des sujets poursuivent leur scolarité et que 41% sont constitués des personnes handicapées ou sans emplois. De plus, il est apparu que 87% des personnes sujettes au phénomène de consommation des drogues résident en milieu urbain.
Cette situation préoccupe au plus haut point le Gouvernement de la République, et plus encore le Chef de l'État. Dans ses adresses des 10 février 2019 et 2020, le Président de la République, S.E. Paul BIYA est, successivement revenu sur la question, déclarant que : " la consommation de drogues chez les jeunes avait atteint la cote d'alerte." Il avait alors instruit la mise en place d'un Plan National de lutte contre la consommation des drogues et l'alcool.
C'est ainsi que pour accentuer la riposte contre la consommation des drogues, le Gouvernement a adopté le Plan Stratégique National de Lutte contre la Drogue 2024-2030. Ce plan vise à atteindre plusieurs objectifs ambitieux d'ici 2030 notamment : réduire l'offre et la demande de drogues illicites, atténuer les risques sanitaires associés à leur consommation, et réorganiser la réponse institutionnelle pour une efficacité accrue. Le trafic, la consommation et l'abus des drogues représentent un défi majeur pour la santé publique et la qualité de vie au Cameroun, en particulier parmi les jeunes urbains.
En guise de conclusion, le Ministre de la Santé Publique a réitéré la nécessité d'une implication collective et commune, en rappelant que la lutte contre la drogue est une affaire de tous, chacun à son niveau, avec les outils dont il dispose. A travers une approche intégrée et une action collective, a-t-il dit, nous pouvons bâtir un avenir où le développement du Cameroun se réalise sans les effets dévastateurs de l'abus et du trafic de drogues.
Audrey Orock et Dorice Bilounga/Celcom/Minsanté.