« Le sens de l’urgence ». La formule est avancée par le Représentant-Résident de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) au Cameroun, le Dr. Phanuel Habimana et restitue l’esprit de l’ensemble des interventions ayant ponctué la réunion de coordination du Système de Gestion de l’incident (S.G.I) dans le Littoral, du samedi 27 février 2021, présidée par le Ministre de la Santé Publique. Dans son propos introductif, le Dr. Manaouda Malachie salue le travail fait par le SGI du Littoral pour le contrôle de la maladie dans cette région, puis rappelle ce qui est attendu de cette instance au regard des légères poussées épidémiologiques qui sont observées ces jours. Un état des lieux qui nécessite une remobilisation de la chaîne des acteurs de la, riposte. D’autant que explique le Minsanté, : « Le risque est que si on ne fait rien, on pourrait se retrouver dans la situation de départ de mars 2020. La chance que nous avons, c’est l’expérience de la gestion, l’existence des procédures, un personnel formé, des équipements, le partage des bonnes pratiques ». Tout en reconnaissant être au courant des difficultés de fonctionnement sur le terrain, le Minsanté a invité les participants à se montrer davantage actifs sur le front de la bataille. Le Secrétaire d’Etat en charge de la lutte contre les Épidémies et des Pandémies a insisté, à son tour, sur l’urgence de la remobilisation des équipes. Indiquant au passage que les acteurs de premier plan dans la lutte contre la propagation du Covid-19 ne doivent baisser les bras pour aucune raison.
Par la suite, le Délégué régional de la Santé Publique du Littoral a présenté l’état des lieux de la riposte dans cette région, partant de l’activation du SGI dans le Littoral le 03 mars 2020, la déclaration du premier cas de Covid-19 avant d'aborder la situation épidémiologique au 26 février 2021 marquée par 10 480 cas positifs cumulés, avec 500 cas actifs et un taux de guérison de 94%. Une insistance sera portée sur l’augmentation des cas et des décès depuis le début de l’année avec cependant une incidence remarquée sur le personnel soignant. Cet exposé suivi des différentes réactions va faire émerger plusieurs difficultés au rang desquelles la forte sollicitation des laboratoires, la préoccupation liée à la systématisation des tests au points d’entrée et de sortie de l’aéroport de Douala ainsi que les autres problèmes inhérents à la logistique, à la liaison entre les plateformes, aux effectifs, mais aussi à la disponibilité de l’oxygène. Sur ce dernier point, le Ministre de la Santé Publique a instruit qu’une réunion se tienne entre les responsables du SGI du Littoral et ses proches collaborateurs pour examiner les voies et moyens de rendre disponible, en urgence, le matériel nécessaire au renforcement du dispositif de prise en charge dans le Littoral, dès le lendemain.
Le Pr Louis Richard Ndjock, Secrétaire général du Ministère de la Santé Publique, a pris la parole pour décliner un ensemble d’observations qui seront appuyées par Madame le Directeur de la Promotion de la Santé ainsi que les Représentants Résidents de l’OMS et de l’Unicef a Cameroun. Le Pr Louis Richard Ndjock souligne la nécessité pour chaque hôpital d'avoir un personnel formé, 24 heures/24 pour prendre en charge les patients. Il va rappeler les symptômes de la maladie pour mettre en exergue l’importance de leur connaissance et de l’application des bonnes pratiques par le personnel soignant afin de limiter les contaminations. Le Secrétaire général va s'attarder également sur la nécessité de rendre disponible les intrants dans le formations sanitaires en vue d’optimiser la prise en charge des patients. Il ne manquera par de relever l’idéal d’élaboration d’un fichier journalier de cas positifs dans l'optique de consolider et d'élargir la recherche cas contacts. A la suite de Monsieur le Secrétaire général, Dr. Fanne va insister à nouveau pour que des dispositions soient prises à l'effet de faire respecter scrupuleusement les gestes barrières dans les hôpitaux afin d’éviter la contamination du personnel soignant et des personnes qui y sont accueillies. Dans ce même registre, Dr. Phanuel Habimana de l’OMS va souhaiter que l’on s’assure que les Équipements de Protection Individuels sont disponibles et arborés effectivement par les personnels soignants, que les protocoles sont mis à jour et distribués et que par ailleurs, devant la situation d’un malade qui se dégrade, que l’hôpital fasse tout son possible. Pour lui, le sens de l’urgence doit amener à considérer que la première ligne de protection est notre comportement. Le Représentant de l’Unicef, Jacques Boyer, quant à lui a plaidé pour que la communication en direction et au sein des communautés soit accentuée.
Au terme des échanges riches, meublés d’une foule d’informations utiles, le Ministre a recommandé que les malades conduits dans les urgences et même de ceux admis en hospitalisation soient systématiquement testés, que le personnel de santé se fasse tester à fréquence régulière, que de nouveaux moyens et modes de sensibilisation soient inventés. En dernier lieu, il a demandé de se préparer à la vaccination, puisqu’en dépit des actions menées, des comportements irresponsables de certains continuent de nous mettre en danger. A cet effet, un plan national de déploiement et de vaccination sera bientôt mis à disposition.