D’après l’enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM) 2014, 37% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté monétaire. Cette situation ne permet pas à la majorité d’accéder aux soins de santé. Pour y remédier, le gouvernement a mis en place en 2015 un comité technique national intersectoriel chargé de doter le pays d’un système de couverture universelle de santé, pour garantir l’accès aux soins de santé de qualité à tous, sans être exposé au manque d’argent.
Au cours des travaux de la Conférence annuelle tenus dans la salle des fêtes de la croix rouge, les experts ont présenté les caractéristiques organisationnelles et techniques des scénarii d’architecture dudit système.
Dans son fonctionnement, ce système repose sur la mise en place d’une structure nationale unique de gestion technique et financière de la couverture de santé. C’est à cette structure qu’il revient de faire les propositions du panier de soins et services de santé commun à tous. Pour y avoir accès, chaque citoyen camerounais devra disposer d’une carte de couverture en santé avec un numéro d’identifiant unique. Il pourra recevoir des soins et services de santé sur toute l’étendue du territoire. Ceci passe par l’immatriculation biométrique de chaque citoyen, l’enregistrement s’effectuera via des points d’enrôlement. A ce sujet, André Mama Fouda pense que le dispositif actuel d’Elections Cameroon pourra être sollicité pour mener à bien cette opération.
Pour ce qui est des contributions financières, elles seront prélevées automatiquement sur la pension par les services compétents des finances et du trésor public pour les agents de l’Etat à la retraite. Tandis que pour ceux du secteur privé à la retraite, les prélèvements se feront sur la pension par la CNPS. Dans le cas des travailleurs des secteurs informel et agricole, il sera question de majorer les taxes ou impôts du montant de la cotisation à l’assurance-maladie. Pour ce qui est des personnes pauvres et vulnérables, leur affiliation sera effectuée par les collectivités territoriales décentralisées, sur la base d’une méthodologie et des critères définis au niveau national.
Le plan de développement de cette couverture quant à lui sera élaboré et produit au premier semestre 2017 et son cadre juridique soumis cette même année.