Ministère de la Santé Publique

Au nom du Ministre, le Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique a procédé, ce 17 décembre 2025 à Mfou, au lancement officiel de la stratégie PEN-Plus. L’objectif est clair : décentraliser la prise en charge des maladies non transmissibles (MNT) sévères vers les zones rurales.

L’Hôpital de District de Mfou est devenu, ce mercredi 17 décembre 2025, le symbole d’un tournant majeur pour le système de santé camerounais. Représentant le Ministre de la Santé Publique, le Pr Louis Richard Njock, Secrétaire Général dudit ministère, y a officiellement lancé la stratégie PEN-Plus.

L’événement s'est déroulé en présence du Préfet de la Mefou-et-Afamba, des élites locales, ainsi que des partenaires techniques et financiers, notamment l’OMS, CHAI, le GEDREPACAM et diverses sociétés savantes.

 Une urgence sanitaire face au « double fardeau » 

Le constat est sans appel : les maladies non transmissibles (MNT) sont responsables de 74 % des décès dans le monde. Au Cameroun, le rapport de surveillance de septembre 2025 révèle une progression inquiétante de l’hypertension artérielle, du diabète, des AVC et de l’asthme. Plus préoccupant encore, la drépanocytose gagne du terrain dans six des dix régions du pays, particulièrement dans le Centre et le Sud.

Face à ce « double fardeau » où les pathologies chroniques se superposent aux maladies infectieuses le gouvernement mise sur le renforcement des capacités locales. L’enjeu est de taille : prévenir des complications fatales grâce à un diagnostic précoce.

Impulsée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la stratégie PEN-Plus vise à briser les barrières géographiques et financières. Concrètement, elle permet de traiter des pathologies sévères, telles que le diabète de type 1, les cardiopathies rhumatismales ou la drépanocytose, directement au sein des hôpitaux de district. Cela évite aux patients de longs et coûteux déplacements vers les métropoles.

Au Cameroun, cette phase pilote est conduite sous le leadership du Ministère de la Santé Publique, avec les districts de Djoum et Mfou comme sites pionniers. Pour garantir le succès de l'initiative, trois leviers majeurs ont été actionnés :

Outils et protocoles : Des guides cliniques et des outils de collecte de données ont été élaborés avec les sociétés savantes nationales.

Formation et mentorat : Les personnels de santé ont été formés à la gestion des MNT graves. Un système de mentorat continu, assuré par des spécialistes, garantit un encadrement technique permanent.

Disponibilité des intrants : Des médicaments essentiels et des fournitures spécifiques ont été mis à disposition pour répondre aux besoins immédiats.

Le Pr Louis Richard Njock a souligné que la réussite de cette phase pilote est cruciale pour l’extension nationale du projet. « En décentralisant les services et en intégrant la prise en charge des MNT dans les soins de santé primaires, nous faisons un pas significatif vers l'équité, la qualité et la protection financière pour tous, principes fondamentaux de la Couverture Santé Universelle (CSU) », a-t-il déclaré.

En alignant cette stratégie sur la vision du Chef de l’État, S.E. Paul BIYA, le Ministère de la Santé Publique réaffirme sa volonté de bâtir un système de santé résilient. L'objectif final reste d’étendre le modèle PEN-Plus à l'ensemble du triangle national pour qu'aucun citoyen ne soit laissé pour compte.

Ce lancement marque le début d’un processus d’appropriation nationale nécessitant l’implication de toutes les parties prenantes : pouvoirs publics, communautés et élites locales, dont le rôle est crucial pour sensibiliser les populations aux facteurs de risques.

La cérémonie s’est achevée par la découverte de la plaque commémorative, la coupure du ruban de la nouvelle clinique PEN-Plus et une remise symbolique de stocks de médicaments.

 François Gaël Mbassi/Celcom Minsanté