"La lutte ira en s'intensifiant, le Gouvernement de la République est engagé à continuer cette bataille irréversible malgré les menaces". Cette déclaration est faite par le Dr MANAOUDA Malachie, Ministre de la Santé Publique, au cours du point de presse qu'il a donné le jeudi 12 octobre 2023 à l'occasion de la Journée Africaine de lutte contre le faux médicament.
La ratification par le Cameroun de la loi portant création de l'Agence Africaine du médicament, la saisine dans 07 régions au cours du premier semestre 2023 de plusieurs stocks de médicaments évalués à 1.256.545.192 Fcfa, l'opérationalisation de la plate-forme de coordination des structures de régulation pharmaceutique, la surveillance du marché qui a permis d'éviter l'infiltration des produits contrefaits dans le système du SYNAME, le contrôle à l'importation grâce auquel des conteneurs de produits pharmaceutiques non conformes ont été détectés, l'audit des sites de fabrication des produits pharmaceutiques, la création et le fonctionnement de 07 comités régionaux et départementaux de lutte contre le faux médicament, la fermeture et la mise en demeure de 06 structures de vente illicites, l'arrestation de 14 personnes remises entre les mains des services compétents. Ce sont là quelques trophées engrangés par le pays dans cette lutte acharnée.
Cependant, le Ministère de la Santé Publique, les sectoriels et les autres parties prenantes ne comptent pas dormir sur leurs lauriers tant il est vrai que la lutte contre le faux médicament est un combat permanent et aussi parce qu'il y va de la santé des Camerounais. Ainsi, après la phase de la sensibilisation, place sera à la répression tous azimuts a martelé le Minsanté. Rappelons, s'il en était encore besoin, que la profession de pharmacien est encadrée par la loi N°90/035 du 10 août 1990 qui, entre autres, définit le médicament et le monopole du pharmacien, réprime l'exercice illégal de la profession avec des peines conséquentes, interdit l'étalage, la distribution, la vente du médicament sur la voie publique, les marchés et foires à toute personne, même titulaire d'un diplôme de pharmacien.
Dans le même ordre d'idées, le code pénal en son article 258 punit d'une peine de 3 mois à 3 ans et d'une amende de 1 à 3 millions toute personne qui vend un médicament sans y être légalement autorisé, un médicament contrefait, périmé, non autorisé, falsifié, altéré ou nuisible à la santé humaine. Et parce que vendre ou importer le faux médicament à été reconnu comme un crime, le Dr MANAOUDA Malachie a annoncé que le Cameroun va relancer la procédure de signature de la convention Médicrime qui met en exergue les aspects de crimes pharmaceutiques et les risques pour la santé.
Selon l'Organisation mondiale de la Santé, un médicament sur quatre dans les pays en développement est falsifié. Au regard de l'ampleur de ce fléau qui touche notre pays, le Minsanté a une fois de plus invité toutes les parties à la fédération des énergies en réitérant que la détermination du Gouvernement à ce sujet est irréversible. La lutte contre le faux médicament étant une urgence de santé publique.